De nombreux travaux de recherche en didactique du lexique fournissent des listes pour l’enseignement du vocabulaire, qu’on pense aux travaux fondateurs de Robert Galisson en français langue seconde (Galisson, 1979), à ceux de Jacqueline Picoche, pour l’enseignement du vocabulaire français (Picoche, 1993), ou encore aux recommandations issues de synthèses de recherche proposées par Nonnon (2012) et Grossman (2011), pour ne nommer que ceux-là. Une piste, encore peu en contexte francophone à ce jour, consiste à favoriser, chez les enseignants comme chez les élèves, le développement d’une certaine sensibilité lexicale ou « Word Consciousness » (Scott et Nagy, 2009; Graves et Watts-Taffe, 2002). Le concept de sensibilité lexicale renvoie à l’existence d’une disposition positive à apprendre les mots, qui se manifeste par un intérêt et une curiosité envers les phénomènes lexicaux.

Dans cette communication, nous présenterons le concept de sensibilité lexicale en l’inscrivant dans un modèle de la compétence lexicale appuyée sur un ensemble de travaux de référence en lexicologie (Polguère, 2016, en particulier) et en didactique du lexique. Nous souhaitons ensuite montrer comment une approche d’enseignement visant le développement de cette prédisposition positive envers la langue et les mots est susceptible de favoriser le développement du vocabulaire et des compétences langagières des élèves tout à la fois. Nous nous appuierons pour ce faire sur le compte-rendu d’une expérience d’accompagnement professionnel auprès de 9 enseignantes de maternelle engagées dans une formation sur la sensibilité lexicale à travers l’usage de la littérature de jeunesse.

Vous trouverez l'enregistrement ici : https://drive.google.com/file/d/14JmzsDr_gOklkHY6oz_DCrQal7gZxVEG/view?usp=sharing