Des recherches montrent que le dictionnaire peut contribuer au développement des compétences à lire et à écrire des élèves (Beech, 2004 ; Bishop, 2000; Carstens, 1995). Les fonctionnalités offertes aujourd’hui par les dictionnaires électroniques sont d’ailleurs susceptibles de contribuer encore davantage au développement de la compétence à écrire (Lavery, 2013). Or, l’habileté à utiliser le dictionnaire est une compétence complexe : Boogarts (2009) identifie 9 étapes dans la résolution de problèmes que représente l'acte de chercher dans un dictionnaire, que ce soit pour des besoins d'encodage ou de décodage. Le maniement du dictionnaire doit donc être enseigné, ce que prescrivent d'ailleurs les programmes ministériels québécois, en indiquant par exemple que le scripteur peut recourir au dictionnaire tant à l’étape de planification (rechercher les mots d'un même champ sémantique) qu’à celles de mise en texte, de révision (remplacer un mot par un synonyme, reformuler une phrase à l'aide d'un antonyme, etc.) et de correction (vérifier l'orthographe d'un mot). Néanmoins, on connait peu les pratiques d'utilisation du dictionnaire en classe, notamment lors d'activités d'écriture. L'enquête par questionnaire que nous avons menée auprès d'environ 300 enseignants québécois du primaire et du secondaire quant à leur utilisation du dictionnaire (papier et électronique) en classe fournit des pistes de réponses à ces questions. Nos résultats tendent à montrer que le dictionnaire est encore principalement utilisé lors de la phase de correction de texte (vérifier l'orthographe lexicale) et que les enseignants consacrent peu de temps à enseigner à leurs élèves comment se servir du dictionnaire, notamment comme outil d'aide à la rédaction. Notre communication permettra de jeter un éclairage sur les représentations des enseignants quant au dictionnaire et sur leurs pratiques déclarées d'usage du dictionnaire en classe.